Peu, voire pas connu, Nicolas Yantchevsky, photographe français d'origine russe, a pourtant marqué le paysage visuel des années cinquante en réalisant une vingtaine de couvertures photographiques
Peu, voire pas connu, Nicolas Yantchevsky, photographe français d'origine russe, a pourtant marqué le paysage visuel des années cinquante en réalisant une vingtaine de couvertures photographiques de romans policiers, de Georges Simenon et d'Auguste Le Breton, parus aux Presses de la Cité. Largement héritières du réalisme poétique en cours depuis les années trente, ses vues -notamment nocturnes- de Paris s'inscrivent dans la lignée du Paris de nuit de Brassaï, et s'apparentent au regard porté sur la ville par ses contemporains Marcel Bovis, Pierre Jahan ou René-Jacques. Contrairement à eux, Yantchevsky n'appartient à aucun cercle professionnel ; il est uniquement épaulé par un ami et complice, André Loupoff, avec qui il échafaude des rêves de reconnaissance éditoriale : c'est avec lui, en effet, qu'il rencontre Jean Cocteau, à qui il présente un portfolio de vues nocturnes et poétiques de Paris. Ce projet restera inédit, malgré l'enthousiasme sincère de l'écrivain, qui projette dans ces photographies son univers lyrique et merveilleux. Un don de tirages et d'archives fait par sa fille à la BnF en 2013-2015, nous permet de découvrir le parcours et le regard de Nicolas Yantchevsky et la manière dont sa production photographique évolue parmi les influences littéraires (roman noir), poétiques et visuelles de son époque.
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