Éditer l'histoire au XVIIe siècle [1]
Titre | Éditer l'histoire au XVIIe siècle |
Type de publication | Article de revue |
Année de publication | 2012 |
Auteurs | Jean-Dominique Mellot [2] |
Journal | Les Cahiers du CRHQ [Centre de recherche en histoire quantitative] |
Volume | Livres d'Histoire, lectures de l'Histoire |
Date de publication | 2012/07/12 |
Résumé | Dans la France du XVIIe siècle, l'histoire est un domaine-clé de la production imprimée, souvent au service de la monarchie et du gallicanisme. Malgré le faible nombre d'études approfondies consacrées à sa production éditoriale, Jean-Dominique Mellot, à la fois historien et professionnel du livre comme le fut Henri-Jean Martin, décrit les tendances générales de la production historique au Grand Siècle.Scientifiquement encore indéfinie au XVIIe siècle, l'histoire était dominée par une dimension narrative (qu'elle soit vraie ou fausse). La question de l'édition de l'histoire (qui ne se confond pas avec celle de son écriture) relativise l'idée d'une crise profonde de l'histoire au XVIIe siècle : la critique philosophique de l'histoire fut le lot d'une poignée d'érudits dont les textes connurent une faible diffusion. Au contraire, les cas de Paris et Rouen montrent une croissance de la production historique : vers 1690, le livre d'histoire au sens actuel du terme en représente près du quart ; l'édition se nourrit d'une histoire nationale laïque bientôt relayée par une histoire religieuse érudite, tandis qu'un public de plus en plus large goûte les succès de l'actualité politique ou de l'histoire récente. À la fin du siècle, Rouen, capitale provinciale du livre interdit et contrefait résiste à la centralisation éditoriale et produit une part grandissante de littérature contestataire qui incarne la montée de la critique et dévoile l'envers du Grand Siècle. L'intérêt du public semble confirmé par les inventaires après-décès : l'histoire, marque symbolique d'une certaine aisance sociale et culturelle, y est souvent bien représentée, en deuxième place derrière la religion.In seventeenth's century France, history dominates the printed production, often on Monarchy's and Gallicanism's service. Despite the few detailed studies about printed production, Jean-Dominique Mellot, both historian and librarian as was Henri-Jean Martin, describes general trends of seventeen's historical production.Scientifically still indefined in the seventeenth's, History was dominated by a narrative approach (false or true). This question of historical edition (which does not been confused with that of its writing) qualify the idea of a deep crisis of history in seventeenth's : the philosophical criticism of history was the fact of some scholars whose texts knew a low distribution. On the contrary, the cases of Paris and Rouen reveal a growth of the historical production : by 1690, the book of history (in the current sense of the term) represents it near the quarter ; publishing is based on a laic national history soon relieved by an erudite religious history, whereas a more and more wide public appreciate the successes of the political current events or the recent history. At the end of the century, Rouen, provincial capital of the forbidden and imitated book, resist the editorial Parisian centralization, and produced a growing part of the anti-authority literature. The interest of the public seems to be confirmed by the inventories after death : history, symbolic mark of a certain social and cultural standing, is very often represented, in the second place behind the religion. |
URL | http://www.crhq.cnrs.fr/cahiers/page-article.php?num=324&ch=8 [3] |