Le Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France conserve un ensemble assez méconnu de matrices et empreintes de sceaux, médiévaux pour la plupart. A cô
Le Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France conserve un ensemble assez méconnu de matrices et empreintes de sceaux, médiévaux pour la plupart. A côté du fonds ancien, constitué à la Révolution et enrichi d’acquisitions ponctuelles, des 690 matrices publiées par Gustave Schlumberger en 1914 et léguées en 1929, et des 204 empreintes et 83 matrices léguées plus récemment par le collectionneur lyonnais Claudius Côte (1962), le don en septembre 1885 par la comtesse Octave de Bastard d’Estang des collections de son beau-père, l’historien Auguste de Bastard d’Estang (1792-1883), y a fait entrer 258 empreintes acquises en mars 1830 d’un ancien commis au Cabinet des titres. La provenance de ces dernières, sans doute la Chambre des Comptes de Paris, est corroborée par le contenu de la collection : sceaux royaux, des grands feudataires et des officiers de la couronne. Bien que détachés, ces sceaux sont identifiés et surtout datés sur les languettes de parchemin, ce qui laisse espoir de retrouver les actes correspondants.A la faveur des observations menées lors de deux campagnes de restauration successives, en 2007 et 2011, qui ont permis de traiter l’ensemble de la collection, nous nous interrogerons en premier lieu sur la matérialité de l’empreinte, ses colorants, les altérations et la conservation de la cire. Dans leur grande majorité de la seconde moitié du XIVe et de la première moitié du XVe siècle, ces sceaux, où prédominent ceux des membres de la cour du roi Charles VI, constituent un corpus relativement homogène qui autorise une approche comparative. On s’intéressera tout particulièrement à la transmission des modèles de mise en page. L’étude sera enfin l’occasion de reprendre l’inventaire de la collection Bastard à partir de la liste succincte dressée par Germain Demay et publiée anciennement (Léopold Delisle, Les collections de Bastard d’Estang à la Bibliothèque nationale, Nogent-le-Rotrou, 1885).
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