L’appel aux vivants constitue une formule utilisée de manière récurrente sur l’ensemble de la période pharaonique. D’abord réservée au contexte de la tombe, elle prend progressivement plac
L’appel aux vivants constitue une formule utilisée de manière récurrente sur l’ensemble de la période pharaonique. D’abord réservée au contexte de la tombe, elle prend progressivement place dans les inscriptions laissées lors des expéditions ou encore sur des objets déposés dans des temples. Il s’agit d’une véritable interpellation destinée à capter l’attention du survivant et à le convaincre d’agir en faveur du défunt.Après un panorama permettant de resituer la formule dans le dispositif rituel et mémoriel égyptien, nous nous proposons de nous attarder plus particulièrement sur la manière dont les scribes et les artisans égyptiens ont œuvré dans l’élaboration de la formule et sa mise en scène pour mieux en servir le propos. Pour cela, nous ferons dialoguer l’étude des objets et leur contexte archéologique avec le contenu de l’appel. En effet, tout doit être mis en œuvre pour permettre un contact entre celui qui fut et celui qui est encore sur terre. Le défunt désormais silencieux doit faire entendre sa parole imagée au milieu de la foule des autres défunts et malgré le passage du temps.Emprunts d’idéologie égyptienne, ces textes se révèlent également très attachants en ce qu’au-delà de la transposition de rituels, ils nous permettent de saisir des préoccupations touchantes comme la crainte de l’oubli.
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